Type de projet | Habitat 5ème rang, concours ouvert |
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Maître d’ouvrage | Ville du Grand-Saconnex |
Lieu | Le Grand-Saconnex, Genève/Suisse |
Surface | |
Coûts | 7,24 Mio CHF |
Echéancier | Concours 2014 |
Equipe de projet | Atelier Jordan & Comamala Ismail Architectes |
Crédits | Maquette: Thomas Waser, Forma 4, Zürich |
Dans sa configuration actuelle, la ferme des pommiers aparaît comme un objet placé dans un parc, un parc dont la majeure partie s’étend derrière la ferme, dans un second plan par rapport à la rue.
En se positionnant le long de la limite nord ouest de la parcelle, notre projet cherche à redéfinir l’espace du parc en tant qu’espace public, lieu de référence pour la vie du quartier. L’ancienne ferme n’est plus perçue comme un objet posé le long de la rue, mais devient partie d’un ensemble plus vaste et plus significatif. La nouvelle disposition, avec le pavillon en toile de fond, reconfigure et redonne du sens à l’ancienne bâtisse. Mise en avant vers la rue, elle devient à la fois la porte et la carte de visite du nouvel ensemble.
Le centre de gravité du parc est lui aussi redéfini. Jusqu’ici concentré autour de la cours d’entrée, il est déplacé de l’autre côté de la ferme, au centre géométrique de la parcelle. La cour existante devient parvis d’entrée, la fonction de la porte principale de la ferme est réactivée.
A partir de là, la stratégie de projet s’est développée autour d’un seul et même objectif: mettre en place le programme demandé, en utilisant au maximum les ressources déjà à disposition tout en minimisant le plus possible l’impacte sur le parc existant. Conserver la végétation, réduire l’occupation au sol, intervenir de la manière la plus subtile possible sur la topographie , ont été les files rouges qui nous ont conduit à proposer une construction qui tend à se fondre dans le paysage.
D’un côté, on a placé tous les éléments programmatiques plus fonctionnels dans le bâtiment existant: foyer d’accueil, salles de réunion, ateliers et espace pour la petite enfance. De l’autre, ont été placéés toutes les fonctions les plus publiques, théâtre, serres et bar, directement dans le parc. Le bar, appelé à devenir le coeur de la vie communautaire, est placé bien au centre, en relation directe avec le parc et les fonctions principales.
L’impacte sur la végétation est limité grâce à l’utilisation d’éléments architecturaux peu invasifs et favorisant la fluidité spatiale. Ces éléments s’articulent en trois parties.
On intervient d’abord sur la topographie avec la création de murs de soutainements et d’une excavation. Est ainsi générée une grande surface horizontale, facilement apropriable par les usagers. Une toiture légère et semblant flotter est ensuite placée à faible hauteur au-dessus du sol. Judicieusement positionnée afin de préserver le plus grand nombre d’arbres, elle est découpée lorsque cela est nécessaire afin de laisser passer la lumière et la végétation. Grande horizon- tale, elle met en valeur la douce topographie du terrain et le volume de la ferme sans entraver ni les perspectives ni les cheminements à travers le parc. Des façades en verre viennent enfin assurer aux espaces intérieurs les conditions de confort nécessaires, sans pour autant constituer des barrières visuelles trop présentes. Sortes de filtres placés dans le parc, ellees pourront être facilement obscurcies grâce à un simple système de rideau. Selon le choix du metteur en scène, il sera ainsi possible soit d’isoler complètement le théâtre de la réalité, soit d’utiliser le parc comme toile de fond...
Le résultat est un ensemble où chaque partie contribue à mettre en valeur les autres. Les dualités ancien-nouveau, végétal-artificiel, terrenal-aérien, sont exacer- bées afin de générer un ensemble ouvert, accueillant et agréable.